La méditation

La méditation

 

La méditation est un art

L’art de revenir à soi; dans son corps et ses sensations, dans son esprit et ses pensées, dans la circulation de son énergie et surtout, de revenir à son âme et à son essence pure. Méditer, c’est se reconnecter à sa conscience, à sa pure présence. 

Quand on entend le mot méditation, on imagine une personne assise, les yeux fermés et on se dit que ça semble tellement aride et pénible, n’est-ce pas? En fait, quand on apprend à méditer, cela peut devenir un moment de paix profonde qui peut même mener à l’extase. Mais comme toute chose, cela demande un temps d’apprentissage. Avec de la patience et de la persévérance, tout le monde peut le faire.

Comment méditer?

  1. Trouve un endroit propice où tu ne seras pas dérangé.
  2. Ferme ton téléphone et avise ton entourage que tu prends un temps pour méditer.
  3. Prends la position de méditation de ton choix.
  4. Choisis une technique que tu veux expérimenter; revenir à ta respiration, faire un « body scan », contempler une image ou un paysage, répéter un mantra ou écouter un son. Certaines techniques seront détaillées ci-bas.
  5. Tu peux méditer avec de la musique ou dans le silence.
  6. Observe ce qui se passe sans juger. Observe tes pensées et tes sensations corporelles.
  7. Si des émotions remontent, nous discuterons plus loin quoi faire pour les gérer.
  8. Une fois la méditation terminée, étire-toi et bouge bien toutes les parties de ton corps puis, retourne à tes occupations.
Techniques de méditation - en savoir plus

 

La méditation n’est pas un effort de concentration.

Certaines méthodes de méditation sont erronées, par exemple, toutes celles qui conseillent une concentration. Celle-ci vous ferme de plus en plus, alors qu’il s’agit de vous ouvrir tout grand. Quand vous réduisez votre champ de conscience en vous concentrant sur un certain point, vous excluez toute l’existence et devenez totalement focalisé, ce qui crée de plus en plus de tension en vous.

La méditation n’est pas une concentration mais une relaxation; on se relaxe en soi-même. Plus vous vous relaxez, plus vous vous sentez ouvert, vulnérable, fluide et flexible. Et plus vous êtes réceptif, plus l’existence vous remplit.

Observez le mental, n’essayez pas de l’arrêter; inutile de s’opposer à lui. Tout d’abord, qui va le faire? Cela revient à faire combattre votre mental contre lui-même, en le partageant en deux: une partie voulant être dominante, essayant de se débarrasser de l’autre partie d’elle-même; c’est un jeu absurde, stupide, de quoi rendre fou! N’essayez pas de stopper le mental ou le processus de la pensée; observez-le, et laissez-lui une entière liberté. Ne l’observez pas comme on observe un ennemi, cela vous empêcherait de l’observer. Observez-le avec un profond amour, beaucoup de respect, de vénération. Au fur et à mesure que votre observation s’approfondit, que votre vigilance s’accroît, des intervalles de plus en plus nombreux vont s’insérer dans le train de vos pensées; de belles ouvertures de ciel bleu entre les nuages.

Osho

La présence

Il faut s’observer et plonger dans sa présence. Cette présence s’atteint en raffinant la capacité de se centrer, pas de façon rigide, mais plutôt de manière ouverte et fluide.

 

Ta pure présence, ta conscience libérée c’est l’espace infini.

 

Tes pensées et tes émotions sont les nuages qui cachent l’immensité du ciel. Laisse-les passer. Les nuages ne peuvent pas altérer le ciel. Ils t’empêchent seulement de l’admirer quand tu ne sais pas comment regarder à travers eux. Mais le ciel, lui, il est et sera toujours présent.

La méditation consiste à être conscient de chaque pensée, de chaque sentiment; à ne jamais les juger en bien ou en mal, mais à les observer et à se mouvoir avec eux. En cet état d’observation, on commence à comprendre tout le mouvement du penser et du sentir. De cette lucidité naît le silence.

Krishnamurti

Méditer pour transmuter

Les commentaires de ces grands maîtres sont d’une grande justesse. Ils décrivent comment aller vers des états avancés de méditation impliquant une conscience libérée, ce que je tenterais d’expliquer plus tard. Quand on débute la méditation, il faut y aller par étape et graduellement on peut progresser. La première étape est d’observer sans juger ni intervenir. On apprend alors à écouter. Ensuite, l’étape suivante implique une transmutation des pensées, des émotions et des énergies pour passer de la peur à l’amour. Et il faut apprendre à faire cela sans forcer, parce que transmuter n’est pas un combat intérieur. Transmuter, c’est libérer de l’espace pour laisser entrer la lumière. 

Je vous donne un exemple. Si quelqu’un passe son temps à ruminer des pensées négatives, sans essayer de s’en sortir, il peut passer des années à tourner en rond. La méditation lui permet de prendre conscience de ses pensées négatives et de s’en dissocier graduellement. Ne pas juger les pensées et les émotions en bien ni en mal veut dire d’avoir de la compassion pour soi mais ça ne veut pas dire de demeurer stagnant dans sa souffrance. Cette personne ne doit pas combattre ses pensées négatives. Elle doit les accepter, les laisser passer et ouvrir l’espace pour laisser entrer en elle ce qu’elle désire créer dans sa vie. C’est alors, qu’en conscience, cette personne peut, avec toute sa puissance, modifier ses constructions internes néfastes et souffrantes pour laisser entrer la paix, la joie et le bonheur. 

Lorsque votre esprit se calme pendant la méditation, l’absence de pensées se combine parfois avec une rétention de la conscience. Nous appelons cela «plonger dans l’abîme » ou le Samadhi. Il n’y a plus ni mantra ni pensées. L’esprit a temporairement abandonné son attachement au temps et à l’espace; il est immergé dans le royaume éternel, infini, de la pure conscience.

Si vous pratiquez régulièrement le Samadhi, la conscience élargie que vous apercevez lors de la méditation commence à imprégner votre vie en dehors de vos exercice de yoga. La détente que celle-ci vous procure s’étend à vos activités quotidiennes. Le yoga désire atteindre une conscience simultanément locale et non locale – un état où vous avez parfaitement conscience de l’unité tout en étant complètement engagé dans le monde des formes et des phénomènes.

Deepak Chopra

Le deuxième souffle du méditant

Ce sont environ les 15 premières minutes de méditation qui sont les plus difficiles. Quand on les dépasse, on atteint un « deuxième souffle » qui nous permet d’apprécier et de tirer les grands bénéfices de la méditation. Si tu abandonnes après les premières minutes, tu perds une chance de transformer ta vie. Je t’encourage à persévérer!

Un jour, un disciple va voir un maître et lui demande de lui apprendre à méditer. Le jeune homme s’assoit en position du lotus devant le maître et se met à s’efforcer de bien respirer profondément.

Après quelques minutes, le maître prend deux pierres et se met a les frotter ensemble inlassablement.

Le disciple: « mais maître, qu’est ce que vous faites? »

Le maître: « je frotte ces pierres pour qu’elles deviennent comme un miroir et que je puisse m’y regarder. »

Le disciple: « mais c’est impossible! »

Le maître: « même chose pour ce que tu es en train de faire… »

Les paliers du méditant

Voici des étapes très simplifiées par lesquelles passe un méditant pour progresser vers sa libération intérieure. Ensuite, quelques indices sur les méthodes pour y arriver.

1. Observer son mental et ses émotions

2. Purifier ses pensées

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3. Sortir de son mental pour aller vers son silence intérieur

4. Sortir de son ego pour aller vers sa vacuité intérieure

Tu t’assoies en méditation.

Si tu t’attends à ce qu’il se passe quelque chose, il ne se passera rien.

Si tu n’attends rien, il se passera peut-être quelque chose.

Btissama

« Des personnes viennent à moi et me demandent comment atteindre la paix du mental. « Ça n’existe pas : la paix du mental. Je n’en ai jamais entendu parler. »

Le mental n’est jamais en paix; le non-mental est la paix. Le mental ne peux jamais être en paix, silencieux.

La première étape est de comprendre la nature du mental, seulement alors on peut faire quelque chose.

Observe ton mental. Tu vas ressentir des pensées flottantes et il y aura des intervalles. Si tu observes longtemps, tu verras que les intervalles sont plus que les pensées parce que les pensées doivent être séparées entre elles. Chaque mot doit être séparé du mot suivant. Plus tu entres profondément et plus tu vas trouver des intervalles de plus en plus longs, des intervalles où la pensée n’existe pas.

Si tu es inconscient, tu ne verras pas les intervalles. Si tu deviens conscient, tu verras de plus en plus les intervalles. Si tu deviens parfaitement conscient, des kilomètres d’intervalles se révéleront à toi. Et dans ses intervalles, l’éveil survient. »

Osho

Le sankalpa

Un sankalpa est une phrase qui permet de formuler une intention, une volonté qui débute par: « je…» Le sankalpa doit être court, positif et être ce avec quoi tu veux imprégner ta conscience.

Un exemple de méditation avec un Sankalpa

  1. Assieds-toi ou allonge-toi en position de méditation et commence par te déposer à l’endroit où tu es. Prends quelques respirations profondes.
  2. Nomme ton sankalpa dans ta tête, puis quand la phrase se termine, écoute le silence qui suit la fin de ta phrase.
  3. Dès que tes pensées reprennent la place, inspire-expire et nomme à nouveau ton sankalpa. Écoute à nouveau le silence à la fin de ta phrase. Continue comme cela le temps que tu le désires.
  4. Il se peut qu’au début la pause de silence soit très courte. C’est normal. Ne te juge pas pour cela. Continue simplement à écouter le silence le plus longtemps possible après ta phrase. Il se peut qu’avec le temps, le silence s’allonge. Alors tu pourras huiler le chemin pour retrouver plus facilement ton silence intérieur.

La méditation est un des arts majeurs de la vie, peut-être « l’art suprême », et on ne peut l’apprendre de personne: c’est sa beauté. Il n’a pas de technique, donc pas d’autorité. Lorsque vous apprenez à vous connaître, observez-vous, observez la façon dont vous marchez, dont vous mangez, ce que vous dîtes, les commérages, la haine, la jalousie – être conscient de tout cela en vous, sans option, fait partie de la méditation.

Krishnamurti

La méditation en mouvement

Une manière très agréable et féminine (yin) de méditer est de prendre conscience de sa respiration tout en faisant des mouvements fluides et spontanés du corps. Ça devient la danse du souffle.Vous laissez votre corps se synchroniser spontanément à votre souffle et faire tous les mouvements qu’il désire. Ce n’est pas le corps qui mène, ni le mental, ni l’ego… seulement le souffle.On passe de l’inspiration à l’expiration de manière fluide, sans pause. Attention de ne pas vous hyperventiler! Si vous êtes étourdis ou avez mal à la tête, arrêtez-vous et prenez des respirations moins profondes et plus lentes.Cette façon de méditer fait contraste à la position assise ou couché immobile où on peut plus facilement se déconnecter de son corps. En bougeant, on reste plus ancré dans son temple magnifique et on peut savourer la puissance du geste.

Le plus bel endroit pour méditer c’est dans son propre coeur.

 

La méditation n’est pas une évasion mais une rencontre sereine avec la réalité.

Thich Nhat Hanh

Commencer à méditer

Tu veux commencer à méditer mais tu ne sais pas comment t’y prendre? Voici un petit guide pour débuter une pratique qui peut changer ta vie!

Les mantras

 

Un outil du méditant: les sons sacrés.

 

En savoir plus

Rien n’est plus important pour votre croissance personnelle que de prendre conscience que vous n’êtes pas la voix qui parle dans votre tête – vous êtes celui qui l’entend.

Michael A. Singer

Les pensées

 

Dès que tu génères une pensée, elle s’imprime automatiquement sur le film de ta vie. Elle en modifie les images et les émotions à un point tel… et souvent, on n’en a pas conscience. Tes formes-pensées créent littéralement ta vie, malgré toi!

Tu veux changer ta vie? Essaie de modifier tes pensées.

Les pensées positives sont celles:

  • De valorisation de soi.
  • D’acceptation du moment présent tel qu’il est.
  • De non-jugement de soi, des autres ou des situations.
  • De gratitude pour ce qu’on possède et ce qu’on vit.

Bonnes pensées!

La plupart des pensées sont faibles, mais leur répétition les rend puissantes.

Marshall Govindan

La conscience libérée

La conscience libérée

La première étape en méditation est de s’entraîner à se concentrer sur quelque chose de précis. On regarde une chandelle ou on se concentre sur sa respiration. Cette concentration demande un certain effort et entraîne l’individu à maintenir sa conscience dans l’instant présent. Cette concentration amène une fermeture de la conscience sur un objet précis. C’est contraignant, mais c’est la première étape pour apprendre à se réapproprier sa conscience.

Quand on passe à la deuxième étape, il n’y a plus d’effort nécessaire puisqu’on va vers l’ouverture au lieu d’être en fermeture. On passe alors à la conscience libérée. C’est le meilleur mot que j’ai trouvé pour décrire cet état particulier, très difficile à expliquer, où on peut toucher à notre réelle nature.

Tous les exercices simples de méditation préparent l’esprit à laisser la place à cette conscience ouverte.

Qu’est ce que la conscience libérée?

C’est un niveau supérieur de conscience où elle s’étend pour tout voir, tout ressentir sans s’attacher à quelque chose de précis. Cela demande un détachement et une ouverture, comme si on veut tout englober et tout saisir en même temps. Cet espace est vide de toutes paroles, de réflexions, de pensées ou de raisonnement.

Les exercices qui montrent à l’esprit à se concentrer sur un objet précis sont comme des consignes qu’on donnerait à l’enfant qui apprend à marcher: « transfère ton poids sur une jambe, lève ta jambe,… ». Mais quand on saisi l’ouverture de la conscience, faire des exercices de concentration focalisée n’a plus vraiment de sens. On perdrait l’équilibre à vouloir décomposer sa démarche, n’est-ce pas? Et il ne faut pas oublier qu’il y a différents niveaux d’ouverture de conscience.

La conscience libérée

 

La concentration focalisée c’est d’ouvrir une lampe de poche dans une pièce totalement noire. On ne voit alors que ce qui se trouve sous le rayon lumineux.

 

Entrer dans la conscience libérée c’est d’ouvrir toutes les lumières de la pièce et d’en dissoudre les murs.

Exercice pour développer sa conscience libérée

Cet exercice a pour but de développer une conscience ouverte. 

  • Tu t’assoies quelque part où tu es seul(e) et où il y a une certaine vie mais calme. Un endroit idéal serait la forêt. Tu t’assoies et commences par te déposer et sentir ton corps dans cet espace. Puis tu regardes autour de toi pour voir les détails de ce qui t’entoure.
  • Puis tu arrêtes de bouger ta tête et tu regardes devant toi en essayant de voir tout le tableau sans attacher ton regard sur un objet précis. Tu laisses ton regard s’étendre pour saisir l’image dans sa globalité.
  • Puis tu fais la même chose avec tous les sons que tu entends. Tu saisis en même temps le son du ruisseau et le chant des oiseaux.
  • Puis tu fais la même chose avec tes sensations corporelles, le froid du sol, le vent sur ta peau.
  • Puis, quand tu es prêt(e), tu essayes d’intégrer tout cela dans la même seconde. Puis la seconde suivante, puis la seconde suivante. Et avec le temps, tu verras ce qui va arriver… Il ne faut pas forcer, cela t’éloignerait de ton objectif. Au contraire, il faut tout laisser aller, juste ressentir et s’ouvrir.

Pour arriver à faire cet exercice, il faut être prêt, alors ne te décourage pas si tu n’y arrives pas. Peut-être que ça va te prendre des années avant de saisir comment mettre ton esprit de côté. Mais quand tu auras compris, tu ne pourras plus l’oublier. Et quand tu y arriveras, ta vie ne sera plus la même parce que ton regard sur le monde aura changé.

La métaphore de la relation entre le cerveau et la conscience.

Quelle est la différence entre le cerveau et la conscience?

Le cerveau est comme un ordinateur. La conscience est comme un cloud.

Imaginez un cloud qui contient une quantité infinie d’informations. L’ordinateur a accès à ces informations par bride, selon sa navigation. Peu importe ce qui arrive a votre ordinateur, qu’il soit brisé ou éteint, la cloud est toujours là.

Si l’ordinateur est déconnecté du cloud, il n’aura pas accès à l’information qu’il contient. Quand le cerveau est déconnecté de sa conscience, il est l’équivalent d’une simple machine.

Le cerveau est un récepteur/émetteur qui communique avec la conscience globale. Il peut absorber des informations mais aussi des énergies. Il peut aussi nourrir le cloud de ses propres énergies. Cela peut affecter le cloud qui contient la conscience collective.

Peu importe ce qui arrive à votre cerveau, que vous soyez actif, endormi ou sans vie, votre conscience, elle, sera toujours présente.

Et ce qui est fantastique chez l’humain, c’est qu’on peut accéder à cette conscience par le coeur.

Les pièges en méditation

Relâcher la conscience dans l’assoupissement

Quand tu médites, tu dois éviter de perdre ta conscience dans la brume d’un demi-sommeil. Cela t’enlèvera ta vivacité et ta motivation. Il faut plutôt conserver une conscience claire et pure comme l’eau d’un lac tranquille.

C’est un chemin intérieur où tu peux choisir entre plusieurs états de conscience.

L’endormissement est le chemin le plus facile parce que c’est celui que nous prenons chaque soir. Je ne te recommande pas de t’habituer à prendre ce chemin quand tu médites. Cela va ralentir ta progression.

Le chemin vers une conscience en dehors du mental est plus difficile à atteindre à partir de l’état éveillé. On ne peut pas expliquer comment y arriver. Il faut découvrir le chemin une première fois, puis répéter et alors on apprend comment s’y rendre sans effort.