Être authentique
Être authentique, c’est être complètement soi face à nous-même et face au monde entier. Quand on naît, nous sommes totalement authentique, puis l’ego se développe, se blesse et des carapaces et masques se forment pour nous protéger. En vieillissant, on comprend que ces masques et carapaces nous écorchent et qu’il faut apprendre à les mettre de côté. On réapprend alors l’authenticité. Cela demande beaucoup de patience et du courage mais nous pouvons tous y arriver!
Les masques
Quels sont les masques que tu as installé entre toi et le monde extérieur? Il peut être très difficile d’avoir conscience de tous nos masques. Faisons l’exercice des les regarder.
- Tu tentes d’avoir l’image d’une personne parfaite?
- Tu veux montrer aux autres que tu es fort(e) et ne laisse paraître aucun faiblesse?
- Tu veux être celui qui est toujours drôle, même si tu ne te sens pas d’humeur à rire?
- Tu fais semblant d’être indifférent alors que les situations te touchent?
- Tu es toujours prêt à aider les autres même si tu n’en as pas envie?
- Tu t’habilles d’une manière « acceptable » alors que tu ne te sens pas confortable?
Il y a beaucoup de situations où on peut se retrouver à trahir notre authenticité mais ce qu’il faut comprendre c’est que l’authenticité est un droit fondamental.
On peut se dire qu’on n’est pas authentique à cause du jugement des autres, ou parce que nos parents nous ont obligé à être différents de ce que nous sommes. C’est vrai que nous avons subi de fortes pressions sociales, mais il est temps pour nous d’exprimer notre puissance et de nous réapproprier ce droit d’être pleinement nous-même.
Je devais avoir 14 ans. Il y avait une réception chez ma famille, dans mon pays d’origine. Je me suis donc habillée pour être présentable. Puis un membre de ma famille m’a interpellée. Elle m’a dit qu’elle serait gênée que je me présente à la réception habillée de cette façon. Le message qu’elle venait de m’envoyer: «tu n’es pas assez bien comme tu es». Je savais à l’intérieur de moi que ma valeur ne résidait pas en mon apparence physique, mais j’ai quand même cédé sous la pression et j’ai enfilé leur « accoutrement présentable ». J’ai par contre refusé poliment le rembourrage des seins. Je me suis sentie très inconfortable toute la soirée.
Ce jour là, je me suis jurée à moi-même de ne plus jamais céder à la pression sociale qui essaierait de me transformer en quelqu’un que je ne suis pas. J’avais confiance en moi et une petite voix intérieure me guidait, mais imaginez toutes ces jeunes filles qui se font dire tous les jours qu’elles ne sont pas assez belles… si vous le faites, même inconsciemment, arrêtez svp!
Ce que j’enseigne à mes filles c’est qu’elles sont parfaites comme elles sont, qu’elles n’ont besoin d’aucun artifice pour être admirables et que leur confort et bien-être passe avant tout désir de plaire. Je leur enseigne que ce qu’elles ont de plus précieux, c’est ce qu’elles ont en elles et non ce qui transparaît de leur apparence. En espérant que les outils que je leur transmets seront utiles lorsque la société tentera de leur faire croire le contraire.
Le manque d’authenticité, un apprentissage
Dès ta plus tendre enfance, on t’a appris à ne pas être toi-même. Ton éducation t’a façonné pour te faire entrer dans un moule et n’exprimer que ce qui est acceptable en société. On t’a demandé de sourire aux inconnus, de te tenir droit à table, de refouler ta colère, d’embrasser ta tante et de ne pas pleurer. On t’a demandé de prier même si ça ne voulait rien dire pour toi. On t’a demandé de t’asseoir sans bouger, alors que tu avais envie de courir. Et si tu ne respectais pas les règles, tu étais punis, ou pire, on te manifestait du désamour. À force de répéter cela, on t’a conditionné. On t’a fait sentir que tu n’avais pas le choix de te soumettre.
La bonne nouvelle c’est qu’il est possible de se défaire de cet apprentissage. Il faut d’abord prendre conscience de tous nos conditionnements et croyances limitantes, puis agir en conscience pour s’en détacher.
Exercice pour réapprendre l'authenticité
- Observe et prends conscience: commence par visualiser et te remémorer tes comportements quand tu es avec les autres. Quelles sont tes actions, gestes ou paroles qui ne sont pas authentiques?
- Visualise le changement: visualise ce que tu aimerais changer. Comment aimerais-tu te comporter la prochaine fois que tu vas rencontrer des gens, dans une rencontre sociale ou au travail?
- Reste conscient: pendant que tu es avec les autres, garde une conscience de tes comportements et observe-toi agir.
- Fais le bilan: Une fois la rencontre terminée, fait un bilan sur comment cela s’est passé. As-tu été totalement authentique? Est-ce que tu aurais pu être différent ou agir différemment?
« Si tu ressens de la colère, sois en colère, mais une parfaite conscience doit être maintenue. La colère ne doit pas surpasser ta conscience. C’est tout. »
« Une colère authentique est meilleure qu’un prétendu sourire. Une vraie colère est belle. Un faux sourire est laid. La beauté c’est la vérité. »
L'obstacle à l'authenticité, la peur.
Se donner le droit d’être authentique
Tu n’es pas authentique parce que tu as peur. Tu as peur du rejet des autres et peur de ne pas être à la hauteur. Tu as peur de perdre l’amour des autres en montrant tes défauts et tes faiblesses. Alors inconsciemment, tu montres aux autres ce que tu juges être acceptable à leurs yeux.
Regardons les choses autrement.
Si quelqu’un te rejette parce que tu exprimes qui tu es, cette personne ne mérite pas d’être dans ta vie.
Être authentique ne veut pas dire ne plus avoir de contrôle sur soi et de tout exprimer aux autres sans filtre. Ça ne veut pas dire non plus de balancer tout ce qu’on pense aux autres sans discernement. Il faut être vrai face aux autres, tout en ayant la capacité de gérer nos émotions sainement et de partager ce qui est juste, dans le bon jugement, le tact et la bienveillance.
Dans la vie on a toujours le choix: aimer ou détester, assumer ou fuir, avouer ou mentir, être soi-même ou faire semblant.